Découvrez un périple époustouflant à la recherche des recettes ancestrales de fromages du bout du monde !
Colette et Emmanuel ont voyagé pendant 22 mois dans une partie du monde où les produits laitiers occupent depuis toujours une place essentielle dans la vie et l'alimentation des hommes. Arménie, Iran, Kirghizstan, Russie, Népal, Tibet, Pakistan, Inde, Birmanie, Laos...
Les photos sont la propriété de Colette Dahan et Emmanuel Mingasson.
Revivez leur aventure, décrite lettre après lettre ci-dessous, et achetez leur livre pour les aider à reprendre la route !
Portez les, vos idées, vos visages
Guerroyez les moulins, les nuages
N'oubliez rien de vos rêves fous
Tenez-les, portez les jusqu'au bout
Lavilliers – Les causes perdues
Imaginez leur périple actuel, 11 ans après, grâce à la lettre de voyage numéro 0
Imprégnez-vous de leurs aventures et de leurs découvertes grâce à une lettre mensuelle, où la passion et l'humour sont bien présents. Vous soutiendrez en plus un magnifique projet !
"Ici Istanbul, une heure de décalage avec vous, et quelques 3000 kilomètres. Nous sommes partis avec beaucoup de retard sur le programme prévu (imaginé), après quelques péripéties mais bon, nous sommes partis. Nous trouvons votre message dans le hall d'un grand hôtel qui nous accepte avec nos ordinateurs. Tout à l'heure nous rejoindrons la voiture sur un parking en face d'une très belle mosquée où l'appel à la prière nous fait signe dès cinq heures du matin. La première lettre est partie très tard, mais si elle n'est pas déjà arrivée, cela ne saurait tarder. Merci pour votre enthousiasme sans faille ! " De Colette à Nicolas, le 7 avril 2013.
Lettre du 2 mai 2013 à la frontière de l'Iran... Ils ont retrouvé la famille Popovici en Roumanie, Hayriye en Turquie (et appris les résultats des matchs de foot en France)... et découvert la recette du mois, le Muhlama (prononcez Mourlama), une fondue au fromage. Merci pour les graines de tournesol turques présentes dans la lettre !
Lettre du 15 juin 2013 depuis Boukhara en Ouzbékistan à 13500km de Chambéry... L'Iran et ses contrôles de police n'empêchent pas de goûter la gentillesse des iraniens et leur karagurut au milieu du désert. Au retour, c'est l'univers hospitalier qu'ils découvrent pendant 5 jours, car Emmanuel est tombé malade. "L'Iran malade, et qui pourtant a pris soin de nous."
Lettre du 14 juillet 2013 depuis Bishkek, capitale du Kirghizstan... En Ouzbékistan, l'eau coule dans les rues mais pas dans les maisons, et pendant 3 mois, les habitants (à partir de 12 ans) sont fermement encouragés à récolter le coton pour honorer le 3e rang mondial de leur pays. Le temps de découvrir le plov, le plat national... et c'est l'expulsion vers le Kirghizstan !
Email du 21 juillet 2013 : "Bonjour Nicolas, quelques nouvelles depuis le hall du plus grand hôtel de Bishkek, au Kirghizstan. Le hall, pas les chambres à 400 dollars...
Notre voyage se poursuit avec les surprises inhérentes à tout voyage, mais bon on serait contents que ça s'arrête un peu.
A cette époque de l'année les Kirghizes, semi-nomades, ont sorti leurs yourtes et partout où il y a quelque chose à brouter, même parfois on se demande quoi, il y a des troupeaux de moutons, des juments et leurs petits. Peu de chèvres. Les éleveurs ici sont étonnés que chez nous on prenne le lait des brebis. Ici ce n'est pas le cas, les moutons, c'est uniquement pour la viande. On utilise uniquement le lait de vache, pour faire du suzmé et du kurut, tout cela vous le savez, c'est écrit dans le livre. Le lait de jument sert à fabriquer le koumis, lait fermenté qui peut se garder très longtemps. Mais bientôt ce sera la fin de la saison, les juments n'auront plus de lait. Certains continueront cependant à fabriquer le koumis et il sera au lait de vache.
Dans une semaine nous entrerons au Tadjikistan mais ce ne sera qu'un au-revoir au Kirghizstan car nous y reviendrons pour un long mois avant d'entrer en Chine. Nous avons ici d'autres personnes rencontrées il y a 10 ans à retrouver encore..."
Lettre du 13 août 2013, dans le Pamir, au Tadjikistan... La recette du mois est le petit déjeuner façon "alpage kirghize" (ce repas est identique matin, midi et après-midi) : après avoir dépensé beaucoup d'énergie pour faire des braises et chauffer l'eau du samovar, préparer le thé. Le pain se trempe ou se dissout dans la tasse de thé. Ensuite, servir le koumis. Le conseil de Colette : prenez votre petit déjeuner plus tard !
Lettre du 22 septembre 2013 envoyée du Kirghizstan : le Pakistan fermé et les tracasseries pour obtenir un visa chinois ont retardé nos 2 voyageurs... Au tadjikistan, la capitale Douchanbé peut rester sans électricité ni chauffage pendant plusieurs jours en hiver pour alimenter en priorité la 3e usine d'aluminium du monde. Ici encore, le lait et ses dérivés (fromages - kurut-, yaourt, lait fermenté, beurre) complètent tous les repas, le babeurre est donné aux vaches. Colette et Emmanuel vont maintenant traverser le Tibet...
Lettre du 6 novembre 2013 envoyée de Katmandou : les transhumances des troupeaux de moutons et de yacks rythment la vie des paysans du Tibet, tandis que les citadins portent des masques anti-pollution, comme dans les villes de Chine voisines. Côté nourriture, on trouve le chura, un fromage séché râpé, proche du kurut, qui accompagne la tsampa, ces petits pains d'orge. Colette se demande toujours si l'eau utilisée pour les repas a bien été bouillie avant, car elle est prise dans les caniveaux...
Lettre du 11 décembre 2013 envoyée de Katmandou : le Népal, l'un des pays les plus pauvres du monde, où le salaire mensuel de base vient d'être augmenté de moitié à... 41€. "Chez vous, est-ce comme ici : des familles qui ont une vache ou deux ?" Les animaux demandent beaucoup de temps, mais le fumier aide à fertiliser les champs, et ils permettent de consommer une fois par mois de la viande, et un peu de lait (3l par jour en moyenne pour les bufflonnes) qui pourra être transformé en ghee, une fois baratté et bouilli, pour accompagner les plats.
Lettre du 23 janvier 2014, Hampi, en Inde : à 80%, le lait est produit par une population qui possède 1 à 3 vaches ou bufflonnes ; revendu pour accompagner le thé, être transformé en yaourt, en paneer (fromage), en ghee (beurre qui a la propriété de se conserver à température ambiante) ou en rasgulla (boules de lait caillé sucrées, particulièrement appréciées pour les fêtes), il permet d'échapper à l'extrême pauvreté qui accable les 2/3 des Indiens. Le voyage va se poursuivre en Birmanie puis en Thaïlande...
Lettre du 9 mars 2014 après avoir traversé le Myanmar (Birmanie) : traverser le pays n'est autorisé que si l'on intègre un groupe organisé, que l'on s'acquitte d'un passe-droit onéreux, et que l'on respecte un itinéraire encadré par des agents du gouvernement. Autant dire qu'il est difficile d'aller à la rencontre de la population. D'ailleurs, il ne s'agit pas d'une terre laitière, les zébus sont utilisés pour tirer les charettes... Les préparations laitières approchantes étaient des sachets sur lequel on pouvait lire "non dairy creamer" ("crème non laitière")... direction la Thaïlande, pays du lait concentré sucré !
Lettre du 11 mai 2014 depuis les bords du Mékong (Laos) : au Cambodge, les vieux boivent le lait pour soulager leurs douleurs... quand ils peuvent se l'acheter à $1,50 le litre dans un pays où 32% de la population vit avec moins de $1 par jour. Les produits laitiers restent des denrées rares dans ses contrées où les bovins sont élevés pour leur viande et l'attelage. Sinon, la terre sert à produire du riz, à condition qu'il pleuve !
Lettre du 10 juin 2014, Luang Prabang, la frontière de la Chine : au Laos comme dans le reste de l'Asie du Sud Est, on produit très peu de lait, car les quelques vaches sont élevées pour la viande. A la ferme "biologique" de Vang Vieng, les 13 chèvres en lactation ont donné 3 litres ce samedi matin, ce qui permettra de fabriquer 3 petits fromages revendus $4 pièce...
Lettre du 8 août 2014, dans l'Altaï russe : ils ont traversé la Chine ! Ici, on ne produit pas de fromages, et le lait est un produit de luxe, convoité par les enfants et les vieillards. Pourtant, la Chine a soif de lait, pour les nourrissons notamment. Le lait infantile en poudre importé occasionne de grosses dépenses, alors une nouvelle usine a vu le jour en début d'année dans le Finistère, elle sera "la plus grande et la plus moderne au Monde".
Lettre du 11 septembre 2014, depuis la Sibérie : après 13 ans, enfin, c'est le retour en Mongolie ! Bien sûr, la "civilisation" progresse à pas de géant : routes neuves, panneaux solaires, antennes paraboliques... mais Daram et Enkhtuya (page 114), et aussi Odbayar (page 126 + photo sur un bateau pour célébrer son anniversaire) sont toujours là. Cette dernière tire son lait d'un élevage de yacks, moutons et chèvres, dont elle fabrique l'öröm (crème à manger nature ou avec du sucre sur des tranches de pain), le tarag (lait fermenté), l'aarts (fromage affiné), l'aaruul (fromage "caillou" séché en lamelles), l'arkhi (l'alcool de lait)..., et en en versant sur leur croupe, célèbre le marquage au fer des chevaux.
Lettre du 6 octobre 2014, à Vladikavkaz, en Russie, à 30km de la Géorgie : la vache de Macha produit 15 litres de lait par jour, dont 5 litres de lait sont utilisés pour faire le tvorog. Ecrémé à la cuiller faute d'écrémeuse, le lait est mis à surir 2 jours à température ambiante, puis chauffé (au jugé du doigt) et égoutté dans un linge accroché à une canalisation. Le petit lait fait le bonheur des cochons...
Lettre du 25 novembre 2014, depuis Goris en Arménie : pour passer l'hiver en autonomie en Géorgie, quand les routes sont coupées, on provisionne du sucre, de la farine, des pommes de terre, de la viande dans du sel... et du beurre et des fromages dont le Dambalkhacho. Ce fromage vient d'être reconnu au patrimoine immatériel de l'Unesco. Issu de lait en partie écrémé, il est, une fois égoutté dans un sac de toile, émietté, salé et pétri pour être modelé en boule. Ensuite, il est conservé dans des jarres en terre cuite, et au bout de quelques mois, on le mange (avec la croûte). Coupé en lamelles, avec du beurre et un peu d'eau chauffés dans une casserole, on fabrique une fondue, le Khachoerbo qui, mangée le matin, permet d'"aller travailler toute la journée sans avoir faim" !
Dernière lettre ! "Un bon fromage, c'est quand les grains ont un centimètre", dit Angin en fabriquant le Chanakh, fromage commun d'Arménie. Egoutté, moulé dans un moule en fer carré et haut, il est ensuite plongé dans l'eau salée (en saumure) jusqu'à ce qu'il soit consommé. On peut également l'enterrer dans une jarre, il deviendra "Horats Peynir".
Et en ce mois de janvier 2015, les voilà rentrés ! Après 79.000km et 28 frontières franchies, l'aventure aura duré 22 mois, un peu plus que ce qui avait été programmé, mais cela leur permet de conclure ainsi : "que cette nouvelle année vous soit douce et légère, garde votre porte et votre coeur ouverts".
La deuxième "route du lait" s'est achevée, j'espère que, comme moi, vous avez pris du plaisir à suivre les aventures de Colette et Emmanuel.
2020 : une 3e route du lait s'ouvre ! Les voilà repartis...
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